Mahsa 2
Le 27 février 2024, sur BBCNews, j’ai trouvé:
Iranian women « ready to pay the price » for defying hijab rules….Les Femmes Iraniennes sont « prêtes à payer le prix » pour défier les règles du hijab.
Par Caroline Hawley,
Correspondante diplomatique
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-68402016
Alors, le 5 mars 2024, j’ai décidé de publier sur la toile un article que j’avais mémorisé sept mois plus tôt. Le voici:
La police des mœurs fait un effrayant retour en Iran. La chasse aux femmes non voilées a repris en Iran, où le refus de porter le hijab est désormais considéré à la fois comme un crime et comme une maladie mentale contagieuse.
Dans le même temps, une mystérieuse vagued’intoxications à l’alcool frelaté fait des dizaines de morts. À deux mois de l’anniversaire du tabassage à mort de Mahsa Amini pour un voile mal porté le 16 septembre dernier, les sinistres fourgonnettes blanches de la police des mœurs, identiques à celle qui avait embarqué la jeune Kurde, ont refait leur apparition dans les rues des villes iraniennes.
Les premières images d’arrestations montrent, entre autres, une femme en tchador noir immobilisant une femme sans voile, jusqu’à l’arrivée très rapide de la camionnette des gasht-e ershad, littéralement « les patrouilles de l’orientation islamique ».
Jean-Pierre Perrin – 22 juillet 2023 à 15h21
Deux jours après l’horrible nouvelle, le 18 septembre 2022 donc, j’ai décidé, triste et pauvre consolation, d’écrire deux textes courts dédiés à Mahsa Jina Amini. Voici un extrait du premier suivi du deuxième au complet.
Extrait
Le préfixe grec apo veut dire « ne pas » et le verbe kaluptein veut dire « voiler, cacher ». Ensemble, cela donne « ne pas voiler, ne pas cacher », c’est-à-dire exactement, à la lettre, ce que Mahsa Jina Amini a fait. Cela lui a coûté la vie. Elle n’avait que 22 ans. Quelle tristesse! Quelle barbare idéologie.
22
Comme dans « Le nombre du coeur »
L’OREILLE NAÎT LE JOUR OÙ LE COEUR COMMENCE À BATTRE,
ET CE PRODIGIEUX JOUR-LÀ, C’EST LE VINGT-DEUXIÈME JOUR.
22
Comme dans « Chanter est la plus noble façon de manifester sa liberté».
L’heure est au choix, toujours 22 minutes après l’heure
Du fond de sa prison meurtrière, Mahsa, torturée, violée et tuée pour une mèche de cheveux qui débordait de son voile, Mahsa a pressenti que le temps est venu de mettre fin à l’apocalypse en cours, l’apocalypse de la noirceur, l’apocalypse de la terreur, l’apocalypse de la domination mâle, l’apocalypse de « ODERINT DUM METUANT – Caligula ». (Qu’ils haïssent pourvu qu’ils craignent).
Honte à Seyyed Ali Hosseini Khameneh!
Mahsa a annoncé la fin du voile et, de ce fait, la fin de la millénaire sous-humanisation des Femmes de partout dans le monde. Les conditions de son départ sont le triste reflet de l’état de grande barbarie dont certaines idéologies dogmatiquement misogynes se nourrissent encore.
Partie 2
À Mahsa Jina Amini et à toutes les Femmes Kurdes, Afghanes et Iraniennes
Cacher la Beauté de la Femme, c’est MÉPRISER la Vie.
Voiler la Beauté d’une Femme, c’est MÉPRISER sa Vie.
Cacher la Beauté de la Femme, c’est MÉPRISER la Liberté.
Voiler la Beauté d’une Femme, c’est MÉPRISER sa Liberté.
Cacher la Beauté de la Femme, c’est MÉPRISER son Unicité.
Voiler la Beauté d’une Femme, c’est MÉPRISER sa Différence.
Cacher la Beauté de la Femme, c’est MÉPRISER sa Féminité.
Voiler la Beauté d’une Femme, c’est MÉPRISER sa Dignité.
Cacher la Beauté de la Femme, c’est MÉPRISER l’Altérité.
Voiler la Beauté de la Femme, c’est MÉPRISER son Identité
Cacher la Beauté de la Femme, c’est MÉPRISER L’AMOUR
Rien ne touche plus directement l’âme que la beauté.
Joseph Campbell (1904 – 1987)